miércoles, 16 de diciembre de 2009

Samarcande d'Amin Maalouf

SAMARCANDE

Samarcande : une ville, un manuscrit, un poète et la destinée

Pour la première fois dans la littérature de langue française un manuscrit devient un personnage à part entière.
1000 ans d’histoires témoignent du destin du manuscrit des Rubayats d’Omar Khayyâm.
Et comment aborder l’Orient sans tomber dans ses pièges, sans se mêler à ses querelles ? Edward Saïd nous a prévenu dans son livre l’Orientalisme, « on n’est jamais libre lorsque l’on aborde l’Orient ». Maalouf par le biais de ses personnages nous propose quelques points de vue, nous pouvons l’aborder en fou mystique, en poète rêveur, un poétesse analphabète, en bon connaisseur, en sage, en politicien ambitieux, ou tout simplement « ivres d’une coupe éternelle » comme le précise Rumi, un autre auteur d’autres aussi célèbres Rubayats.
Le temps passe et le lien qui produit des attaches avec ceux qui nous ont précédé devient flou, imprécis. Le temps ne nous réunit plus, entre eux et nous, il ne nous reste peut-être que le paysage, les ruines, l’espace, (Samarcande ?).
Paradoxe, les mots d’amour, les mots de la vie, les mots poétiques, ils attisent les enfers, ils sont enfermés, verrouillés, condamnés à périr dans l’incendie et pourtant ils vont se noyer dans un océan de silence.
Il y aurait de milliers de choses à ajouter. Samarcande est un mirage, un oued dans le désert, un lieu de passage, comme il l’est notre monde d’ailleurs.
Amin Maalouf expose son Orient, comme lieu de recherches et de rencontres, se tenant au cœur de tous les espoirs démocratiques. Un autre chapitre, cette fois-ci : littéraire, pour comprendre les événements qui se rattachent à cet Orient bouleversé et bouleversant. Qui de mieux pour être l’Autre, que celui qui est l’Autre des autres, eux : les orientaux. A nous, de nous approcher à eux, d’aller les voir, de les lire...
Chers étudiants je vous souhaite de bonnes fêtes, de belles vacances bien méritées, et une très, très bonne continuation. Avoir fait votre connaissance est une des meilleures choses qui m’est arrivé au cours de ces derniers années. Merci. Bien à vous, le prof.

Carlos.

viernes, 27 de noviembre de 2009

Sous presse, recueil de poésie de Carlos Alvarado-Larroucau

Thot, dieu égyptien de la parole et de l'écriture
*
Il est sous presse, le nouveau recueil de poésie du prof. Carlos Alvarado-Larroucau : Je suis aussi... Il sera bientôt publié à Paris, chez L'Harmattan, dans sa prestigieuse Collection Poètes des cinq continents
Dans la préface la romancière Dominique Barbéris nous dit que : "Les images les plus riches de cette poésie viennent du continent amérindien : des magnolias en fleur, des maïs verts, mais la nostalgie ni le regret ne sont les maîtres mots du recueil. Ce qui domine chez Carlos Alvarado est le souci de l’offrande, la quête de la lumière" [...]


"La collection Poètes des cinq Continents non seulement révèle les voix prometteuses de jeunes poètes mais atteste de la présence de poètes qui feront sans doute date dans la poésie francophone. Cette collection dévoile un espace d'ouverture où tant la pluralité que la qualité du traitement de la langue prennent place. Elle est déjà riche d'environ 220 volumes, avec une quarantaine de titres par an."
Collection dirigée par:
Maguy Albet, Geneviève Clancy, Léopold Congo Mbemba et Emmanuelle Moysan.

lunes, 16 de noviembre de 2009

Après la lecture de Ridicule


Cette satire mordante, qui dresse un portraît de la cour de Louis XVI, retentit encore aujourd'hui .
Le paraître, les jeux de langage, l'avidité du pouvoir, la vanité, le décalage social...,appairassent comme une invariable manifestation de la nature humaine .
Les critiques publiées à la sortie du film de Patrice Leconte, basé sur le roman, ont insisté sur cet aspect en nous parlant de personnages d'une boulversante modernité, mais aussi en soulignant l'importance d'une histoire "qui tend à dévoiler les liaisons dangereuses du langage".(1)
En effet, le jeu de mots, la moquerie sarcastique , témoignent de la puissance du langage . Langage qui devient un élément essentiel , aussi destructeur d'une réputation que révélateur du brillant trait d'esprit , si nécessaire pour avoir renomée et notorieté .
Sartre fait allusion à la subtilité du ton ironique dans ces termes :
"Dans l'ironie , l'homme anéantit (...) ce qu'il pose ; il donne à croire pour n'être pas cru , il affirme pour nier, il nie pour affirmer , il crée un objet positif mais qui n'a d'autre être que son néant .(2)

(1) critique publiée dans le n°56 des Inrockuptibles, le 30-11-95, par S. Blumenfeld
(2)JP Sartre, Être et Néant , 1943 , page 38 .

domingo, 15 de noviembre de 2009

Ridicule, la fin

Ridicule. Nous avons fini nos lectures.
Un roman où les histoires s’imbriquent dans un complexe réseau. L’imposture, les apparences, le paraître, les mots d’esprit deviennent de vrais personnages.
La parole y joue un rôle de choix.
Grégoire de Ponceludon, un hobereau séduit par la déesse de l’ironie.
Justement, l’ironie du sort fait de Ponceludon un personnage double, c’est un noble-paysan qui veut changer la destinée de son peuple se servant des armes raffinées de la cour, mais il est à la fois un courtisan maladroit qui doit jouer le jeu des rois pour pouvoir parvenir à ses fins.
Le bel esprit régnant à l’époque mènera la noblesse à sa perte, la Révolution fera irruption. La fin : L’exil ou la mort, l’envers et le revers de la même médaille.

Carlos Alvarado-Larroucau

L’exil :

« Au drame de l’arrachement s’ajoute celui de la dépersonnalisation. Âme morte, il va errant, aveugle, sourd, muet.
Sous peine de naufrage, il lui faut coûte que coûte retrouver vue, ouïe et parole, entreprendre le dur apprentissage des moyens d’adaptation qui vous insèrent, vous enserrent dans le tissu social. Mais y passerait-il le restant de ses jours qu’il n’est pas assuré d’y parvenir jamais tout à fait.
Quoi qu’il en soit, sur lui retombe tout l’effort de l’assimilation. Lui, se voit dans sa solitude, son dénuement, en charge de s’ouvrir au milieu où il se trouve transplanté, et non le milieu à lui avec ses ressources inépuisables. […] il n’est guère étonnant qu’il se sente comme victime d’un cauchemar, entraîné comme dans une ronde de spectres grimaçants. […] À l’extrême de l’exil, l’âme magique reprend ses droits chez l’homme pour oblitérer ce qu’il y a eu chez lui, jusque-là, de rationnel et de contrôlé. »


Mohammed Dib

domingo, 18 de octubre de 2009

La Politique Change


Je vous montre un article qui nous montre une réalité toute à fait différente
de la politique de la France.

lunes, 5 de octubre de 2009

"Chercher l'auteur derrière le livre"





La prodigieuse écriture de Marguerite Yourcenar nous incite à la découverte de son histoire personnelle, peu connue.
Nous essayons de dévoiler en lisant son oeuvre, tout ce qu'elle a voulu soustraire à notre regard dans une apparente "mise à distance du moi".
L'écrivain et professeur de Littérature Francaise, Colette Gaudin, a developpé une intéressante réflexion sur l'oeuvre de Yourcenar dans un livre dont on peut lire de longs extraits sur books.google.fr .

Elle souligne : "(M.Y.) ne cesse d'illustrer l'inextricable échange entre l'oeuvre et la vie, entre le texte et ce qui peut paraître un hors-texte, en tissant de mille manières son autobiographie morcellée et indirecte dans les interstices de ses écrits les plus impersonnels."

Deux citations au sujet de la relation de l'intellectuelle face au temps, ont inspiré le titre du livre de Colette Gaudin :"Marguerite Yourcenar à la surface du temps", qui nous aide à mieux lire cette admirable femme à la fois contemporaine et distante de son temps.

lunes, 21 de septiembre de 2009

Aimer l'image des choses et non les choses elles-mêmes...



"C'est dans un contexte à la fois philosophique et esthétique qu'intervient l'élément central de la peinture chinoise, le Trait du pinceau. (...)
Sous l'angle philosophique, il nous suffit de souligner que le Trait tracé, aux yeux du peintre chinois, est réellement le trait d'union entre l'homme et le surnaturel.
Car le Trait, par son unité interne et la capacité de variation, est Un et Multiple.
Il incarne le processus par lequel l'homme dessinant , rejoint les gestes de la Création.
(...) Le Trait est à la fois le Souffle, le Yin-Yang, le Ciel-Terre, les Dix-mille êtres , tout en prenant en charge le rythme et les pulsions secrètes de l'homme. "

Francois Cheng* , Vide et Plein. Le langage pictural chinois.

*Ecrivain, poète et calligraphe chinois, naturalisé francais. Il est le premier Asiatique élu membre de l'Academie Francaise.

martes, 15 de septiembre de 2009

L'énigme Blanchot



Romancier, critique, adepte de l' écriture fragmentaire, Blanchot a mis en péril la notion de genre littéraire. Celui qui n'a jamais cherché à être un maître à penser n'en est pas moins aujourd'hui une référance majeure auprès des écrivains comme des artistes. Paradoxe de la réception de Blanchot : celui qui compta parmi ses pairs et amis Lévinas, Bataille, Foucault, Lacan, de même qu'Antelme, des Fôrets et Derrida, reste néanmoins une figure suspecte auprès d'une certaine orthodoxie de pensée. Si le gôut qu'avait Blanchot de la solitude et du silence fascine, il continue de susciter la polémique. Enigmatique, au regard de Lévinas, cette pensée du "neutre" est souvent stigmatisée comme nihiliste alors que l'écrivain l'envisageait comme une alternative à la philosophie. Il est grand temps de lire ou de relire Blanchot dans le texte, au-delà des passions intellectuelles qu'il a inspirées.
Thomas Regnier, Magazine-littéraire.Octobre 2003.

Nouvelles Orientales


Ce n'est pas assez dire que l'art, aux yeux de Yourcenar, est une catégorie fondamentale de la réalité. C'est plutôt la réalité qui est une catégorie subalterne de l'art. C'est le sens, j'imagine, qu'il faut donner à la première de ses merveilleuses Nouvelles orientales. Le vieux peintre Wang-Fô, avant d'ètre exécuté, est contraint par l'empereur, qui se veut amateur d'art, à peindre un dernier tableau. Il y a la mer sur ce tableau, et tous les vents de la mer, et un grand navire qui se promene sur les flots. Et tout cela est si beau et si vrai, et tout cela sonne si juste qu'on dirait que la mer envahit la prison. Alors,Wang-Fô monte à bord du navire avec son disciple Ling et ils disparaissent à jamais, tous les deux, sur cette mer de jade inventée par Wang-Fô.

cf".Une autre histoire de la littérature française". Jean d'Ormesson

lunes, 14 de septiembre de 2009

Le vouloir dire de Francis Ponge


" Comment dire les choses, comment les dire sans tomber dans les écueils des idées et des images recues ? . Ce défit est à la base de la réflexion de Francis Ponge.
Confronté au dilème de vouloir dire la chose par un langage qui lui est irréductible, il situe la création poétique dans l'espace entre les mots et les choses.
Elles, elles se tiennent en suspens dans la parole , comme le volet entre la position jour et celle fermée de la nuit.
Et dans l'intervalle, le volet vibre. Il suffit d'entendre son appel.
Quant aux mots, ils doivent repasser par la gorge comme pour la première fois.
Etre attentif au monde muet et "rendre gorge aux mots", tel est la recette pongienne de "l'objet".
La poésie prend ainsi son départ dans la langue, avant la parole, à partir de la chose à dire."
(...)

Article paru dans "La Matricule des Anges", mensuel de la littérature contemporaine, n°4, 1993.
Commentaire du livre "Le vouloir dire de Francis Ponge" de Henry Maldiney.

domingo, 13 de septiembre de 2009

Colonel Chabert Conclusions


Groupe La vie en rose:
Nous croyons que Balzac a réussi dans le texte car il a pu nous montrer les

vices, les vertus, en peignant les caractères, en composant des types.

Il arrive à enregistrer ce que la société de l'époque représentait.

Il fait un inventaire de la société française tellement bien écrit qu'on peut

penser que dans certains cas il fait allusion à toute la société mais c'est une

question universelle qui reste ouverte.

Prochaines Lectures

RIDICULE de Rémi Waterhouse
SAMARCANDE, d'Amin Maalouf



*


Recrée poétique. Plat de Poissons Frits de Francis Ponge

Poissons et Poêle, Pablo Picasso
PLAT DE POISSONS FRITS
Goût, vue, ouïe, odorat... c'est instantané;
Lorsque le poisson de mer cuit à l'huile
s'entrouvre, un jour de soleil sur la nappe, et que les grandes épées qu'il comporte sont prêtes à joncher le sol, que la peau se détache comme la pellicule impressionnable parfois de la plaque exagérément révélée (mais tout ici est beaucoup plus savoureux), ou (com- ment pourrions-nous dire encore ?)... Non, c'est trop bon ! Ça fait comme une boulette élastique, un caramel de peau de pois- son bien grillée au fond de la poêle...
Goût, vue, ouïes, odaurades : cet instant safrané...
C'est alors, au moment qu'on s'apprête à déguster les filets encore vierges, oui ! Sète alors que la haute fenêtre s'ouvre, que la voilure claque et que le pont du petit navire penche ver- tigineusement sur les flots,
Tandis qu'un petit phare de vin doré - qui se tient bien vertical sur la nappe - luit à notre portée.

Nos Prochaines Lectures:

PROGRAMME DE LECTURES

1. Classe du mercredi 16 septembre: "Comment Wang-Fô fut sauvé", (nouvelle) Les Nouvelles Orientales de Marguerite Yourcenar.

2. Classe du mercredi 23 septembre: Ridicule, (roman) de Rémi Waterhouse, pp. 7-100

3. Classe du mercredi 30 septembre: Ridicule, ibidem, pp. 100-205.

4. Classe du mercredi 7 octobre: Ridicule, pp. 205-Fin.

Octobre: Samarcande (roman) d'Amin Maalouf.

La Parure, de Guy de Maupassant

C'était une de ces jolies et charmantes filles, nées, comme par une erreur du destin, dans une famille d'employés. Elle n'avait pas de dot, pas d'espérances, aucun moyen d'être connue, comprise, aimée, épousée par un homme riche et distingué; et elle se laissa marier avec un petit commis du ministère de l'Instruction publique.
[…]
Mme Loisel semblait vieille, maintenant. Elle était devenue la femme forte, et dure, et rude, des ménages pauvres. Mal peignée, avec les jupes de travers et les mains rouges, elle parlait haut, lavait à grande eau les planchers. Mais parfois, lorsque son mari était au bureau, elle s'asseyait auprès de la fenêtre, et elle songeait à cette soirée d'autrefois, à ce bal où elle avait été si belle et si fêtée.

miércoles, 9 de septiembre de 2009

MAUPASSANT (1850-1893)


"Plus encore que par ses romans, Maupassant se détache de ses grands contemporains et amis, Flaubert et Zola, par ses brefs récits qu'il appelait modestement des "contes", et qui sont en fait des nouvelles, c'est à dire qu'elles appartiennent au genre littéraire le plus ambigu, le plus contraignant. La nouvelle tient en effet du roman, par le souci de la vérité, et du conte, par la recherche de l'acuité expressive, comme d'une plus grande rigueur dans l'écriture. Elle doit, en somme, unir ces deux vertus incomparables : l'intérêt dramatique du roman, la forme parfaite du poème. Rares sont les écrivains qui ont pu sortir vainqueurs d'un tel défi. Maupassant y affirme sa réussitte. Il est le plus grand auteur de nouvelles de notre littérature".
cf: Le Grand Livre Des Lettres.

jueves, 3 de septiembre de 2009

Commentaire à propos de la lecture


Nous avons travaillé ensemble, Beatriz, Maria et moi : notre conclusion à propos de la lecture de Le Colonel Chabert de H.de Balzac est la suivante:
Balzac a bien réussi le propos de son livre: il fait ici une déscription de certains types sociaux qui peuvent bien être reconnus même dans nos sociétés contemporaines: les avocats et leurs double-messages, la hypocrisie des rélations humaines, la peur de perdre ce que l'on a obtenu a force de mensonges (Mme.Chabert) et, du côté des "autres" les gens d'honneur: le sacrifice du Colonel qui abandonne tout ce qu'il pouvait obtenir pour etre conséquent avec son ideé de valeurs, sa conduite exemplaire face à l'egoisme des autres.
Ici Balzac, comme dans toutes ses oeuvres de La Comédie Humaine s'engage dans la description des moeurs de la societé de son époque en versant sur le papier toutes les defauts et les vertus des êtres.
La vision générale est plutot pessimiste vis à vis de la condition humaine malgré l'existence de quelques personnages qui donnent aux lecteurs une certaine indication de la présence des êtres héroïques.

martes, 1 de septiembre de 2009

Commentaire de Graciela Page


Cher prof,
J'ai trouvé la lecture du Colonel Chabert intéressante à tout point de vue : D'abord j'ai apprécié la modernité de notre approche (identité, valeurs, types humaines, etc.); puis j'ai découvert une actualité de sujets (être - paraître, etc.) que jamais je n'avais décelée chez Balzac; mais surtout c'est dans la relecture que j'ai ressenti un vrai plaisir : celui du parcours "en connaisseur".
Je vous en remercie.
A la semaine prochaine.
Graciela

lunes, 31 de agosto de 2009

Commentaire sur "Le Colonel Chabert" Groupe Papillon


Dans le cas du "Colonel Chabert", Balzac a réussi à dresser un inventaire de la première moitié du 19e siècle, de ses vices et de ses vertus, en essayant de raconter l'histoire des moeurs, oubliée par les historiens.
Reste à savoir si ce faisant Balzac est vraiment parvenu à plaire aussi bien aux masses que aux intellectuels, ce qui était son propos.
Publié par : Ana - Silvia - Marga - Graciela

martes, 25 de agosto de 2009

Vocabulaire Balzac

Nourrisseur de bestiaux : Fermier, qui dans ou aux alentours de grandes villes, nourrit des vaches et des ânesses pour faire commerce de leur lait et le vend, à la fin, comme animaux de boucheries.
***
Extrait de: Les métiers de nos ancêtres. Métiers insolites du passé. Les métiers anciens, disparus ou raréfiés d’autre fois. Visiter: http://www.vieuxmetiers.org/

jueves, 20 de agosto de 2009

Sujet et Identité


"Personne ne peut prétendre avec une absolue certitude répondre de son identité, de son nom, comme d’un simple constat ou d’un fait, dès lors qu’il est sujet de la filiation, recevant ainsi d’un autre (ou d’un tiers) un nom, un héritage, un récit dont il aura à prendre la mesure, autant que faire se peut, pour l’assumer, le récrire et le transmettre à son tour. Une large part de ce qui constitue l’identité s’avère ainsi, d’entrée de jeu, de l’ordre du don et du récit. N’étant pas maître de son origine, le sujet demeure lié en cela à une irrémédiable incertitude.
[…]
Identité trompée, trompeuse, qui nous rappelle qu’elle repose sur une déclaration, une parole, un récit, et qu’à cet égard la déclaration d’identité reste incertaine puisque la scène où évolue le désir est inévitablement opaque, trouble, contingente. L’identité […] s’appuie en effet sur une déclaration, un performatif, une parole qui en fait un acte légal, lui donnant ainsi la consistance et la pérennité sur lesquelles se fonde, en partie du moins, l’ordre social".


Jacques CARDINAL, "Perdre son nom, Identité, représentation et vraisemblance dans Le Colonel Chabert", in Poétique (Seuil), Nº 135, Septembre 2003.

Commentaire de MARITA

Balzac au cimetière du Père Lachaise
Au moment de la mort de Balzac

Selon Victor Hugo:

Nous traversames un corridor. Nous montames un escalier couvert d'un tapiz rouge et emcombré d'objets d'art... J'entendis un ralement haut et sinistre. J'etait dans la chambre de Balzac... Une odeur insuportable s'exhalait du lit... Je soulevait la couverture et je pris la main de Balzac. Il ne repondit pas a la presion. Balzac meurt dans la nuit du 17 aout 1850. Sa mère seule est a son chevet.

Avez vous remarqué la date? Le même jour, mois et année que José de San Martin.

Marita

miércoles, 19 de agosto de 2009

Chabert, un commentarie

Je viens de finir, pour la deuxième fois, la lecture du « Colonel Chabert ». Pendant les vacances d’été j’avais lu mon premier roman de Balzac, « Le Père Goriot ». Je trouve plusieurs sujets communs entre les deux œuvres.
D’abord la question du déclin de la vie et de la vieillesse. Les deux personnages, Chabert et Goriot, ont connu des temps meilleurs, mais la vieillesse les rencontre seuls, impuissants, pauvres, malades. Les deux sont self-made-men qui ont réussi et sont devenus riches. Pourtant ils ont tout perdu, mais tous le deux conservent leurs cœurs généreux et peut-être trop naïfs. On a parlé dans la classe que ce roman-ci s’agit de l’être et le paraître. Dans une certaine manière il a eu un peu d’intrigue par rapport a Goriot, aussitôt comme il y a de mystère par rapport a Chabert. L’identité et le respect son donnés ou niés par les autres.
En suite, Goriot et Chabert souffrent la misère à cause des femmes ingrates, qui n’ont pas hésité à les ruiner et qui les ont abandonnés dans leur désespoir en leur niant tout secours.
Les filles de Goriot et la femme de Chabert invoquent les sentiments, les plus chers, (l’amour, la famille, la tendresse), pour les tromper. La lecture de leurs tromperies, de leurs paroles de mauvaise fois, m’ont agacé. Le lecteur d’aujourd’hui ne peut accepter que un homme comme Chabert renonce à lutter, ou que Goriot meure dans la misère, en admettant volontiers être dupés. Les sentiments filiales, l’amour entre l’homme et la femme, seront réduits à des chants de sirènes, ayant pour but celui d'égarer les hommes de bonne foi.
Le Narrateur, dans les deux récits, à travers deux témoins différents, réagira, vers la fin du roman, en se plaignant de la cruauté des hommes, de la bourgeoisie, et de leur emblème : Paris, la cité qui encercle toutes les misères humaines sous une cape de glamour . Le regard du Narrateur sur l’homme est tout à fait pessimiste.
Un autre sujet commun est l’argent. L’argent et la convoitise aveuglent les hommes et elles empêchent de regarder les autres, sans importer quelques soient les liens.
Cependant j’ai trouvé un personnage qui agit comme il faut : Maître Derville, un bon avocat qui a aidé son client, qui s’est intéressé par sa personne et à son problème, qui lui a donné de bons conseils, qui a dessiné une stratégie parfaite pour réussir dans son cas, malheureusement gâté pour la habile manœuvre de Rose Chapotel et pour la générosité stupide et la incroyable naïveté de Chabert.

jueves, 13 de agosto de 2009

Citations de Balzac



"J'avais entrepris une lutte insensée! Je combattais la misère avec ma plume ! Balzac. (cf:groupe.evène.fr).
*
"Comment voulez-vous que j'aie le temps d'observer ? J'ai à peine celui d'écrire." Balzac. (cf:Une autre histoire de la littérature française de Jean
D'Ormesson)
Balzac par Rodin

miércoles, 12 de agosto de 2009

Toute la plaine fut un abîme fumant,
Et mon tambour battait la charge éperdument.
Aux canons se mêlait une fanfare altière,
Et les bombes pleuvaient sur notre cimetière
Comme si l'on cherchait à tuer les tombeaux;
***
Victor Hugo, "Le Cimetière d'Eylau"

lunes, 10 de agosto de 2009

Commentaire à propos de la lecture


Je suis en train de lire pour la deuxième fois le livre et maintenant je ne sais pas si vous tous pouvez "me" lire. Ces mots seulement pour etre sure de que je suis en train de me contacter avec vous.
*
Alba

Histoire ou Littérature

Balzac disait qu'il y a deux histoires: une officielle, menteuse, et puis l'histoire secrète où sont les
véritables causes des événements .
Ceci explique pourquoi il se sentait investi de la mission de transmettre "ce que les époques
déteignent sur les hommes qui les traversent."
A ce propos , il est intéressant de rappeler ce qui a écrit l'écrivain Pierre Jourde (1), au sujet de la fonction de témoignage de la littérature :
"L'histoire reconstitue à posteriori la vie des hommes du passé. La littérature les met en scène, de manière vivante avec leurs douleurs, leurs questions, leurs conflits .
Elle est leur mémoire. La connaissance du passé et du présent, telle que la littérature la conserve , ne passe pas seulement par le biais de l'intellect, mais aussi par celui de l'affectif .
(...) Le savoir littéraire ne nous demeure pas extérieur. Il atteint l'ensemble de notre espace mental et de notre individualité. Il nous engage."


(1) Pierre Jourde est professeur d'université, écrivain et critique littéraire.
Source : nouvelobs.com , blog Confitures de culture, article "A quoi sert la littérature"
date 3 mars 2009 .

jueves, 6 de agosto de 2009

Il vaut la peine de connaître l'autre Honoré

Daumier

Il y a eu un autre Honoré, contemporain de Balzac, qui a peint les mœurs et la "Comédie Humaine", mais qui a utilisé la lithographie au lieu des mots. Je parle d’Honoré Daumier, dont les oeuvres sont exposés au Musée d’ Orsay, comme le "Balzac" de Rodin, qui a mentionné Beatriz.
Je me suis rappelé de lui après avoir lu la description du cabinet de l'avoué qui a écrit Balzac. Daumier a eu le même regard satirique et a décrit avec les pinceaux la réalité de la restauration comme Balzac.
Je vous recommande visiter le site:
http://expositions.bnf.fr/daumier/ et particulièrement ses images de "Gens de Justice":
http://expositions.bnf.fr/daumier/feuille/06_1.htm.
D'après l'article du Petit Larousse qui vous pouvez lire dans le site, "Balzac et lui se rencontraient souvent dans les mêmes journaux" et le célèbre écrivain lui avait conseillé de « faire de dettes » pour avoir du génie.
Larousse finissait l'article en disant: "L'historien qui veut reproduire exactement notre époque doit forcement étudier l'œuvre de Daumier avec autant de soin que la Comédie Humaine de Balzac, ou les grandes séries de Gavarni."

sábado, 1 de agosto de 2009

Séance du 5 Août 09; Balzac et Le Colonel Chabert

Antoine Jean GROS, La Bataille d'Eyleau, Louvre
Le Colonel Chabert:
Le Colonel Chabert est un roman d’Honoré de Balzac qui paraît sous sa forme définitive en 1844. L'œuvre prend son titre définitif en 1844, une première version du texte ayant paru en 1832 (sous le titre la Transaction dans la revue L'Artiste (revue hebdomadaire). Il sera de nouveau publié en feuilleton dans le supplément littéraire du Le Constitutionnel en 1847.
Il entre dans les ''Scènes de la vie privée'' de la Comédie humaine, dont il est un des principaux romans.

Le colonel Chabert, en tant que tel, est une parenthèse émouvante dans la galerie de personnages de la Comédie humaine, un hommage rendu aux grognards de Napoléon Ier.

Si l’on ne retrouve plus ce personnage dans ''la Comédie humaine'' (excepté un rappel dans la Rabouilleuse, où Philippe Bridau évoque la charge glorieuse du colonel Chabert à la bataille d'Eylau, nombre de protagonistes du roman ont, en revanche, un rôle dans les œuvres suivantes ou précédentes, en particulier les gens de robe dont fait partie, Maître Derville.

Maître Derville, qui reçoit le colonel Chabert et accepte de le défendre, est un avoué important dans la Comédie humaine. On le retrouve dans Une ténébreuse affaire où il succède à Maître Bordin, et où le comte de Marsay meurt dans de mystérieuses circonstances.

Maître Derville est aussi l’avoué de la femme de Chabert, ce qui explique son insistance à éviter un procès et à proposer une transaction. Il acquiert dans Gobseck une grande réputation par la manière dont il rétablit la fortune de la vicomtesse de Grandlieu. C’est aussi l’avoué du père Goriot et l’exécuteur testamentaire de Gobseck pour sa nièce Esther dans Splendeurs et misères des courtisanes.

Thème :
Hyacinthe Chabert, enfant trouvé, qui a gagné ses galons de colonel dans la Garde Impériale en participant à l’expédition d’Égypte de Napoléon Ier, a épousé Rose Chapotel, une modeste roturière qu’il a installée dans un luxueux hôtel particulier.

Blessé en participant, au cours de la bataille d'Eylau en 1807, à la charge monumentale donnée par Joachim Murat qui force l’ennemi à la retraite, il est déclaré mort.

Resté vivant sous une montagne de cadavres, Chabert réussit à faire reconnaître son identité de l’autre côté du Rhin et, après de longs détours, il revient à Paris en 1817 pour découvrir que Rose Chapotel, remariée à un homme avide de pouvoir dont elle a deux enfants, portant maintenant le nom de comtesse Ferraud, a liquidé tous les biens du colonel Chabert en minimisant sa succession. Malgré le caractère invraisemblable de l’affaire du vieux Carrick, surnom donné à Chabert par les clercs de l’étude, Maître Derville accepte de s’occuper de l’affaire colonel Chabert.

Chabert voudrait retrouver ses biens, son rang, et peut-être sa femme. Mais il voit tout de suite les obstacles à ce dernier souhait, et il se borne de demander compte de sa fortune disparue.

Après maintes démarches, Derville conseille au colonel Chabert de ne pas saisir la justice et d’accepter une transaction. Le vieil homme est à deux doigts d’accepter lorsque une machination grossière de Rose Chapotel, qui a tenté de séduire son ex-mari par des câlineries, met en lumière la noirceur de ses intentions. Malgré le soutien de Maitre Derville, Chabert alors renonce à toute transaction déshonorante et disparaît pour se réfugier à l’hospice où il devient l’anonyme numéro 164, septième salle. Rencontrant, quelques années après, l’homme rendu méconnaissable par la misère, Derville s’écrie : Quelle destinée. Sorti de « l’hospice des enfants trouvés », il revient mourir à « l’hospice de la vieillesse », après avoir, dans l’intervalle, aidé Napoléon à conquérir l’Égypte et l’Europe.

Adaptation théâtrale :
2 juillet 1832 au théâtre : Le Colonel Chabert, histoire contemporaine en 2 actes, mêlée de chant, avec Jacques Arago, Paris, Théâtre du Vaudeville.

Adaptations au cinéma :
1943: Le Colonel Chabert (film, 1943) de René Le Hénaff
1994: Le Colonel Chabert (film, 1994) d’Yves Angelo.
***************************************************
Quelques mots extraits de la préface de Pierre Gascar:
"Si Le Colonel Chabert ne comporte aucun élément surnaturel, si le personnage, déclaré officiellement mort à Eyleau et, dès lors, fort en peine pour se faire réadmettre parmi les vivants, ne représente qu'un fantôme historique, un anachronisme social" [...]
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Le Professeur Jacques Cardinal de l'Université de Montréal dans son brillant article "Perdre son nom, Identité, représentation et vraisemblance dans Le Colonel Chabert" , Poétique (Seuil), Nº 135, Septembre 2003; nous rappelle que le roman est une questionnement permanent de l'identité qui se définit entre l'être et le paraître, entre la définition de soi, mêmete, et altérite.
Pour le professeur Cardinal, "L'identité repose[...] en partie du moins, sur la performativité symbolique d'une déclaration. Montage légal qui suppose une chaîne de signatures autorisées qui noue ensemble un sujet et un nom" (p.310).
Cardinal fait attention à une "construction du discours où le simple s'oppose au complexe, comme l'authenticité s'oppose à l'artifice. En cela, le roman est bien autant procès de l'identité que procès de la représentation" (p. 316).