jueves, 20 de agosto de 2009

Sujet et Identité


"Personne ne peut prétendre avec une absolue certitude répondre de son identité, de son nom, comme d’un simple constat ou d’un fait, dès lors qu’il est sujet de la filiation, recevant ainsi d’un autre (ou d’un tiers) un nom, un héritage, un récit dont il aura à prendre la mesure, autant que faire se peut, pour l’assumer, le récrire et le transmettre à son tour. Une large part de ce qui constitue l’identité s’avère ainsi, d’entrée de jeu, de l’ordre du don et du récit. N’étant pas maître de son origine, le sujet demeure lié en cela à une irrémédiable incertitude.
[…]
Identité trompée, trompeuse, qui nous rappelle qu’elle repose sur une déclaration, une parole, un récit, et qu’à cet égard la déclaration d’identité reste incertaine puisque la scène où évolue le désir est inévitablement opaque, trouble, contingente. L’identité […] s’appuie en effet sur une déclaration, un performatif, une parole qui en fait un acte légal, lui donnant ainsi la consistance et la pérennité sur lesquelles se fonde, en partie du moins, l’ordre social".


Jacques CARDINAL, "Perdre son nom, Identité, représentation et vraisemblance dans Le Colonel Chabert", in Poétique (Seuil), Nº 135, Septembre 2003.

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